Mon livre de chevet. Evidemment quand j'ai lu ça à 15 ans, j'étais pour Antigone. Influencé par les héros moyens des films et mangas débiles, on voit en elle celle qui poursuit son rêve, son idéal bien qu'il puisse sembler absurde et vide de sens aux yeux des autres. Créon, c'est le vieux prosaïque comme nos profs qui comprennent pas. Puis tu grandis, tu te rends compte que sans ce genre d'idiotes la vie irait mieux. Toujours faire un drame, toujours croire à une dimension métaphysique des choses, se prendre pour une héroïne... Et puis avec une lecture attentive on se rend compte qu'elle pense qu'à elle, et peut être aussi une fois à son chien. Elle met son mari dans la merde (suicide), sa belle mère dans la merde (suicide), son futur fils dans la merde (jamais né), son beau père dans la merde (perte de femme, fils et petit fils. Ca pardonne pas). Deux morts et une non-naissance avec ces bêtises d'ado... Ils se compliquent la vie pour rien ces idiots. [...]tu verras, cela (la vie) deviendra une petite chose dure et simple qu'on grignote au soleil[...] et bien il a bien raison Créon! Il aurait dû régler ça avec du pain sec et deux claques. Quant au style d'Anouilh, par facilité je dirais qu'il est ineffable mais disons qu'il arrive à nous toucher avec des mots plus que banals, du quotidien ce qui est beaucoup plus impressionnant que le faire avec des mots abstrus. Sera-t-il plus facile d'expliquer un phénomène de physique quantique à un physicien avec ses termes techniques ou à un enfant avec les siens plus simples?
Enfin bref pour conclure: voilà.