Dans la grande famille des romans d’apprentissage, Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers joue la carte de la douceur mélancolique, entre introspection, premiers émois et ces conversations nocturnes où l’on croit que tout va se révéler sous la voûte étoilée. Spoiler : la vie, c’est plus compliqué que ça.


Aristote, c’est le gars paumé et renfermé, le type qui observe le monde avec un mélange de cynisme et de frustration, et qui traîne des questions plus lourdes que son propre nom. Dante, lui, est solaire, spontané, extraverti, le genre de mec qui te dit qu’il aime embrasser les garçons comme s’il te proposait un bonbon. À eux deux, ils forment une amitié aussi bancale qu’évidente, un équilibre fragile entre doutes, éclats de rire et silences remplis de tout ce qui n’est pas dit.


L’écriture de Benjamin Alire Sáenz, c’est du velours et du vent chaud, un style tout en simplicité qui va droit au cœur. Pas besoin de grands drames ni de monologues fleuves, ici, c’est le non-dit qui pèse le plus. Les dialogues sont ciselés, pleins de tendresse et de maladresse, et même quand il ne se passe "rien", il se passe en fait tout.


Alors oui, le roman n’échappe pas à quelques facilités, et parfois on aimerait qu’il ose un peu plus, qu’il sorte de cette bulle contemplative pour aller plus loin. Certains moments sonnent un peu trop parfaits, un peu trop calibrés pour l’émotion, et on sent parfois la machine à citations Tumblr tourner en arrière-plan.


Mais malgré ça, Aristote et Dante, c’est un roman qui fait du bien, qui parle d’identité, d’amitié et d’amour avec une sincérité rare. C’est doux sans être mièvre, triste sans être plombant, et surtout, ça capte ce moment précis où l’adolescence bascule vers autre chose, où on apprend que grandir, c’est aussi apprendre à s’accepter.


Bref, un livre étoilé, tendre et juste, qui prend son temps mais qui finit par toucher juste – un peu comme une étoile filante qu’on capte à la dernière seconde.

CinephageAiguise
8

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il y a 3 jours

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