Le dernier film réalisé par Steven Spielberg, Ready Player One, avait mis en avant un auteur jusqu’alors inconnu à mes yeux : Ernest Cline. En effet, cet écrivain était l’auteur du roman dont le dernier opus du réalisateur de Jurassic Park était l’adaptation. J’avais fait le choix de découvrir le bouquin avant d’aller voir sa version cinématographique. J’étais tombé sous le charme de cette histoire originale, dense et captivante. Je ne regrettais vraiment pas mon voyage dans l’univers d’Ernest Cline ! Je me suis donc naturellement laissé tenter par Armada, nouvelle production née de l’imagination de l’écrivain geek.
L’intrigue se situe une nouvelle fois dans l’univers « geek ». Zach est un brillant pilote de drone sur Armada, jeu vidéo à succès. Mais quelle n’est pas sa surprise quand il apprend que ce jeu a été conçu dans un seul but : former les soldats qui protègeront la Terre d’une attaque alien qui va arriver… maintenant ! Zach se retrouve donc muter sur la face cachée de Lune pour sauver le monde. Et tout cela en moins d’une journée !
Lorsque j’ai découvert la trame de l’histoire, j’ai ravi de voir qu’elle s’inscrivait dans des eaux proches de *Ready Player One*. En effet, la culture pop et geek occupait une place importante dans les premières pages. Même si je ne maîtrisais pas toutes les références évoquées, j’appréciais de m’immerger dans cet univers particulier. Hélas, cette sympathique atmosphère disparaît une fois que Zach est recruté par l’Agence de Défense Terrestre. L’auteur se consacre alors uniquement à nous assommer par des explications logistiques de cette nouvelle organisation oubliant complètement les références culturelles qui participaient fortement à l’ambiance originale et agréable de l’ouvrage.
Le grand complot mis en place par l’ADT pour préparer la planète à une invasion extra-terrestre est assez maladroitement conté. L’auteur se perd dans des explications lourdes et ennuyeuses. Le rythme est lent et saccadé. La narration se perd en explications sans grand intérêt qui génère un ennui à forte intensité. Je suis sorti définitivement de l’histoire devenant complètement indifférent au devenir de tout ce petit monde. Ma véritable mission est alors devenue : arriver à terminer le livre. Chaque nouvelle étape de l’intrigue la rend à mes yeux plus ridicule. Tout est trop excessif. Je n’ai rien contre la science-fiction bien au contraire. Mais ici, l’auteur n’arrive jamais à rendre l’ensemble cohérent et crédible. C’est vraiment dommage quand on voit la maestria dont avait fait preuve Ernest Cline pour créer l’univers de *Ready Player One*.
Le style d’écriture s’approche beaucoup de la mauvaise littérature jeunesse. Avant d’étayer ce point de vue, je tiens à préciser que je n’ai aucun mépris pour ce genre littéraire. J’ai adoré lire *Hunger Games* ou *Le Labyrinthe*. Néanmoins, cela n’empêche pas *Armada* ne cumuler un certain nombre de défauts propres à certaines productions pour adolescents. L’auteur ne connaît absolument pas la notion d’implicite. Tout est lourdement explicité et répété. Cela offre une lourdeur à la lecture et freine le développement de l’imagination. L’autre principal défaut consiste à vouloir tout dire. Cline se perd dans la description et l’explication du moindre petit détail du fonctionnement de l’ADT et de ses installations. Là encore, cette accumulation d’informations lasse assez rapidement.
Concernant l’intrigue en elle-même, je ne peux pas dire qu’elle brille par son suspense. J’ai eu du mal à me captiver pour cette quête spatiale. Les rebondissements sont quasiment inexistants et souvent annoncés lourdement. Sans spoiler, je ne peux pas dire que le dénouement m’ait subjugué. Finalement, ma plus grande inquiétude est de penser que la fin offre une ouverture vers une éventuelle suite. Je dois bien dire qu’il y a peu de chances que je me laisse tenter par cette dernière. Mais cela est une autre histoire…