Dans ce deuxième recueil, on retrouve un Arsène Lupin au meilleur de sa forme. Il fait preuve d’espièglerie dans ses rapports à Herlock Sholmès, ne manquant jamais d’humour et d’esprit pour arriver à ses fins. Il aime tourner en dérision la police française et ce cher inspecteur Ganimard qui en arrive à le laisser faire comme il l’entend, préférant garder la tête haute que de devenir la risée de l’opinion publique toute à Lupin et ses méthodes. La rencontre entre Sholmès et Lupin est un moment délicieux pour le lecteur, une discussion autour d’un verre dans un restaurant, un échange cordiale, un défi lancé comme une invitation à jouer, comme pour pimenter une affaire trop facile.
On pourrait regretter que Herlock Sholmès et son fidèle ami Wilson ne soient que la parodie des héros de Conan Doyle, pourtant, tout à la lecture et au plaisir de lire les aventures d’Arsène Lupin, cela ne nous a pas gênées. Je crois que nous avons pris ces deux personnages comme s’ils n’existaient que sous cette identité. J’avoue avoir pensé au début que Maurice Leblanc devait être un grand amateur de Sherlock Holmes et souhaitait rendre hommage à son auteur mais il apparait rapidement que c’est plutôt une façon de se moquer et peut-être aussi de se détacher de ce surnom, que lui aurait donné son éditeur pour le motiver, de « Conan Doyle français ».
En tout cas, pour nous Arsène Lupin contre Herlock Sholmès est un récit humoristique qui ne nous a ni fait perdre notre intérêt pour la série de Maurice Leblanc, ni nous détourner de celle de Conan Doyle. Après tout, nous avons affaire à deux grands auteurs qui s’illustrent dans des registres proches en se positionnant dans des camps opposés. La finesse de l’écriture et l’intelligence des enquêtes nous ont a nouveau conquises, de même qu’Arsène Lupin nous a de nouveau séduites par sa nonchalance apparente, son charme et son humour caustique.
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