Des années 1950 à nos jours, Ásta nous plonge dans les joies de la vie et les tourments destructeurs des amours passionnés puis trahis. Et de l'intransigeance de la mort qui efface tout.
Le père d'Ásta, Sigvaldi, refait émerger ses souvenir, gisant sur un trottoir après une chute mortelle d'une échelle. Des souvenirs de sa jeunesse à ses derniers instants. D'Ásta, sa fille, les pages racontent ses bonheurs et ses tristesses, des souvenirs d'un séjour dans une ferme des fjords de l'Ouest en Islande, de sa tendre nourrice, en passant par son mal-être en tant qu'étudiante partie à l'étranger, ses émois ou ses pulsions sexuelles, amoureuse dévergondée dans la lignée de sa mère, Helga, séparée de son père. Sans oublier ses merveilleuses lettres recherchant un amour perdu de vue et resté muet de réponse.
Le fil du livre n'est pas évident à suivre à cause de repères temporels absents ou qui tardent à venir dans un chapitre, comme le souligne bien un autre chroniqueur sur ce site. On fait des sauts entre présent et passé, avec parfois peu de moyen ou de mot clé pour pouvoir se situer en tant que lecteur.
Mais ce livre est beau que l'on en oublie finalement les quelques désagréments cités. Ce livre respire de lyrisme et de poésie. Ce livre fait espérer et parfois rager à sa lecture. Il est à vivre au-dessus d'une assiette de gruau, sur une mer démontée, du haut d'une montagne ou dans une grange remplie de foin séché avant les frimas du rigoureux hiver islandais.