Pionnier du courant romantique à la française, Chateaubriand nous fait voyager grâce à son Atala et René, nous exprime la grandeur des vertus de la foi chrétienne, et le sentiment de perte de repères, d'ennui, caractérisé par, ce que Musset appellera plus tard, le Mal du siècle.
L'histoire d'amour entre Chactas et Atala porte la première partie du récit, et le père Aubry fait figure de guide spirituel.
La prose de l'auteur est riche de détails sur la nature américaine environnante et sur les transports du cœur de nos protagonistes. Le portrait des Natchez et de leurs coutumes que nous dessine Chateaubriand n'est jamais misérabiliste, et est l'occasion de montrer les similitudes et les différences entre l'esprit européen du XIXème et celui des indiens d'Amérique.
La partie centrée sur René, quand à elle, propose une introspection sous forme de confessions auprès de Chactas et du père Souël.
On y explore la relation presque incestueuse entre René et sa sœur Amélie, qui finira par embrasser une vie monastique et l'éloignera de la présence de son frère agité, trop porté sur le mysticisme, l'exotisme et dont la relation avec le christianisme restera tumultueuse.
Ces deux textes relativement courts, et aujourd'hui facilement trouvables dans une édition les regroupant, sont des incontournables de la littérature française et me semblent intéressants pour quiconque souhaiterait découvrir l'une des plus belles plumes romanesques et romantiques, et comprendre la situation littéraire, politique et religieuse en ce début de XIXème siècle.