René, exilé aux Amériques, chez les Natchez, raconte son histoire. Des envies de voyage suite au décès de son père, des tentatives de suicide : René se morfond et incarne l'antihéros touché par le mal du siècle, déchu de ses rêves de gloire et réduit à l'inaction. Malgré la présence de sa soeur Amélie, il se morfond. Puis Amélie part au couvent, il s'en éprend, apprend sa mort.
Le livre René de François-René de Chateaubriand est en réalité la suite du roman Atala paru en 1801, et s'ancre dans le mouvement du romantisme, par ses caractéristiques : un antihéros impuissant face à sa vie morne et terne, la solitude explorée dans tous ses termes, les envies de voyage pour combler cette solitude mais aussi les relations humaines, ici fraternelles entre Amélie et René. René est l'incarnation du personnage romantique, à l'image des personnes de sa génération, qui, frustrées par la vie politique et l'inaction, s'ennuieront, s'inquièteront mais se reconnaîtront dans le personnage de René.
Personnellement, c'est un livre qui m'a particulièrement touchée : Chateaubriand arrive ici à transcrire nombre d'émotions que je pensais réservées à l'inconscient et que je ne saurais pas exprimer moi-même. Le roman, malgré sa courte taille, paraît assez lent dans ses actions, et est très introspectif : René se remémore sa vie, et il la raconte. Cette lenteur est caractéristique du roman romantique, avec cette léthargie qui touche les personnages que l'espoir d'une vie heureuse et passionnante a quitté.