Petite citation sur l'amitié :
"Quand d'authentiques amis de Dieu - tel que Maître Eckart - répètent des paroles qu'ils ont entendues dans le secret, parmi le silence, pendant l'union d'amour, et qu'elles sont en désaccord avec l'union de l'Église, c'est simplement que le langage de la place publique n'est pas celui de la chambre nuptiale.
Tout le monde sait qu'il n'y a de conversation vraiment intime qu'à deux ou trois. Déjà si l'on est cinq ou six le langage collectif commence à dominer. C'est pourquoi quand on applique à l'Église la parole "Partout où deux ou trois d'entre vous seront réunis en mon nom, je serai au milieu d'eux", on commet un complet contresens. Le Christ n'a pas dit deux cents ou cinquante ou dix. Il a dit deux ou trois. Il a dit qu'il est toujours en tiers dans l'intimité d'une amitié chrétienne, l'intimité du tête-à-tête."
Définition de la foi, donc incompatible avec la croyance :
"Le Christ est notre pain. Nous ne pouvons le demander que pour maintenant. Car il est toujours là, à la porte de notre âme, qui veut entrer, mais il ne viole pas le consentement. si nous consentons à ce qu'il entre, il entre; dès que nous ne voulons plus aussitôt il s'en va. Nous ne pouvons pas lier aujourd'hui notre volonté de demain, faire aujourd'hui un pacte avec lui pour que demain il soit en nous même malgré nous. Notre consentement à sa présence est la même chose que sa présence. Le consentement est un acte, il ne peut être qu'actuel. Il ne nous est pas donné une volonté qui puisse s'appliquer à l'avenir. Tout ce qui n'est pas efficace dans notre volonté est imaginaire. La partie efficace de la volonté est efficace immédiatement. La partie efficace de la volonté n'est pas l'effort qui est tendu vers l'avenir. C'est le consentement, le oui du mariage. Un oui prononcé comme une parole éternelle, car c'est le consentement à l'union du Christ avec la partie éternelle de notre âme."