J'ai refermé ce roman avec perplexité. J'ai mis un peu de temps à recentrer mes idées, parce que je l'ai dévoré en 3 jours après une panne de lecture. Mais j'étais incapable de savoir si j'avais aimé ou non. Et puis, j'ai écouté mes émotions. Je me suis souvenu des sourires, des pointes au coeur, des « c'est beau, c'est poétique » qui ont marqué mon esprit au fer rouge.
D'aucuns parleraient de sa prose particulière, et effectivement le roman est majoritairement écrit en « tell » et pas en « show » ce qui mettraient en PLS les conseils d'écriture qui émergent sur les réseaux ces dernières années. Mais vous savez quoi ? le « tell » de ce roman m'a montré tellement, et il fait ressentir beaucoup d'émotions aussi.
Emmanuelle Pirotte nourrit un style bien à elle, qu'on peut apprécier ou trouver déconcertant, mais qui caractérise bien ses personnages, tout en poésie. J'avais déjà été conquise en lisant son roman sur la Seconde Guerre mondiale, Today we live, pour les cours il y a 7-8 ans.
Au bord du monde est une ode à la liberté, aux premières amours adolescentes. C'est un appel à la bienveillance, à l'indulgence. de belles thématiques y sont traitées, comme : la vie des Roms, la scolarité à Manchester, les parents maltraitants (et pas forcément à cause de l'alcool, pas forcément de façon physique, et ça c'est fort), le deuil, la quête de soi...
Cette histoire sort des sentiers battus. Ce n'est pas la romance contemporaine tendance, ni spicy ni slow burn. Elle est courte, sincère, percutante, profondément humaine. C'est la rencontre de deux âmes en errance... au bord du monde.
Alors si vous voulez sortir de ce qui est proposé en ce moment, je vous conseille de vous ruer sur ce livre, parce que de par son univers singulier, Emmanuelle Pirotte m'aura fait penser à elle et son roman plusieurs jours suivant ma lecture. Et à mon sens, ça en dit long : un roman transcendant est un bon roman.