Bonne idée de départ, pouvait être amélioré.
L'idée, comme vous l'aurez lu dans les autres critiques : un fermier ayant grandi dans le Wisconsin de la Guerre de Sécession, Enoch Wallace, est contacté par un extraterrestre qui lui propose de faire de sa ferme un relais spatial entre d'autres planètes. Ce relais est installé dans la ferme, qui est dotée d'un champ de force qui empêche les terriens trop curieux d'enquêter. Wallace prend assez vite au sérieux son métier de patron de relais et s'ouvre aux différentes races qui transitent par sa ferme, ainsi qu'à leurs technologies. Du coup, il vieillit beaucoup moins vite que ses voisins, ce qui suscite évidemment la curiosité.
Toutefois plusieurs éléments vont déstabiliser cet équilibre, qui repose, comme dans Men in Black, sur le fait que la Terre ignore l'existence d'extraterrestres transitant sur son territoire (ici ils n'ont pas le droit de quitter le relais, cependant) : la Guerre Froide, dont le contexte est très présent dans le roman, avec la peur d'un holocauste nucléaire ; un agent de la C. I. A. curieux, qui trouble les relations avec les extraterrestres.
Le roman tourne autour d'une idée de départ très solide, malheureusement, comme l'ont souligné d'autres critiques, la fin est décevante, car toutes les tensions sont dépassées grâce à un artefact dont on sait peu de choses, ce qui laisse l'impression que Simak, pour une fois, a choisi la facilité : un lecteur averti prédira assez vite le contenu des derniers chapitres.
Il reste que le personnage d'Enoch Wallace, assez anachronique, est attachant. Enfin le livre contient quelques éléments annexes, pas directement liés à l'intrigue principale, qui sont intéressants, comme les fantômes familiers que Wallace crée pour avoir de la compagnie : on retrouve certains traits étranges dont était friand Simak, et qui à mon avis font sa force et son originalité.