John Dortmunder pensait avoir tout vécu, jusqu'à ce qu'un imbécile de multi-milliardaire - qu'il délestait de quelques richesses - le prenne la main dans le sac et le soulage de sa bague. L'arroseur arrosé décide alors qu'il n'aurait pas de repos tant que cette injustice ne sera pas réparée.
Au pire, qu'est ce qu'on risque ? débute sur les chapeaux de roues, le temps d'assister à un nouveau cambriolage avorté puis à la colère insondable de notre voleur récidiviste. Puis, à ma grande surprise, patine laborieusement sur tout le reste du livre. Donald Westlake gratifie par-ci par-là de quelques savoureuses réflexions (notamment sur les politiciens) et quelques séquences cocasses (au Watergate ou Las Vegas). Mais la lecture fut bien moins engageante que sur les autres romans de la série.
L'idée de mettre en veilleuse la malchance de Dortmunder était excellente, d'autant plus que cela permet au personnage de la refiler à son antagoniste, Fairbanks. Un rapace égoïste et passablement illuminé qui croit décoder le sens profond du Yi Jing (un ensemble de signes binaires qu'il lit dans les pièces). Ce qui apporte un peu d'originalité à l'intrigue.
Mais force est de constater qu'il ne faudra pas chercher plus loin que ça. Honnêtement, le livre se lit aisément mais se montre beaucoup plus avare au rayon rigolade. Même les seconds-couteaux habituellement amusants (Andy Kelp, Tiny Bulcher) sont en mode mineur. L'autre point faible concerne la multiplicité de personnages qui finalement déséquilibre l'ensemble puisque peu auront finalement un arc narratif complet.
Première vraie déception pour moi, concernant la série. Encore une fois, Au pire, qu'est ce qu'on risque ? se lit sans embûches, et quelques passages sont drôles. L'inspiration semblait être là, Westlake cumulant les péripéties mais elles sont bloquées par un rythme qui s'ankylose. Toute les séries ont forcément leur canard boiteux, et pour ma part ce volet semble en être le représentant.