Octave PARANGO (le rédacteur publicitaire de 99 F) est de retour ; à 40 ans, il est désormais talent scout à Moscou : il doit trouver le nouveau visage de L’Idéal – Because you are all unique – le leader mondial de l’industrie cosmétique. C’est l’agence de mannequins Aristo qui lui a confié cette mission. Mais Octave est en pleine crise existentielle et le pire est à venir…
Une nouvelle fois, Frédéric BEIGBEDER se met en scène dans un métier et des situations tout droit sortis de son imagination (même si la plupart de ses romans sont d’inspiration autobiographique).
On retrouve son sens de la formule et des jeux de mots : ‘En Russie, la souffrance physique sert à oublier la souffrance morale’, ‘Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur’, ‘Jésus-Christ : c’est nous qui l’appelons au secours et c’est lui qui nous demande pardon’, ‘La mort, on n’en sent le vertige qu’au moment d’enfoncer la touche supprimer sur le nom d’un ami dans son portable’, ‘C’est bizarre comme la mémoire trie les déchets – serait-elle favorable au recyclage des ordures ?’ ou encore ‘En Russie nous sommes passés directement des privations aux privatisations’.
Cynisme, humour trash et autodérision sont les piliers de ce roman qui peut paraître décousu, mais un fil conducteur (la quête d’Octave) maintient bel et bien l’intérêt jusqu’à la fin.
L’auteur se disperse un peu à mi-parcours, et se répète (quant à son admiration pour Lena) dans les deux dernières parties, mais globalement, sa confession ne manque pas de piment. Il nous gratifie même d’un coup de théâtre dans les toutes dernières pages du livre…
(critique rédigée en 2012)
PS : ce roman a été adapté au cinéma par BEIGBEDER himself en 2016, sous le nom L’Idéal.