Au tréfonds du ciel par thierryhornet
Le soleil MarcheArret s’éteint et se rallume régulièrement. 235 ans de noir puis 35 ans de lumière... Une seule planète dépend de cette étrange étoile. Or elle abrite une civilisation d’araignées intelligentes, repérée par des ondes radio. Un vaisseau de la culture Qeng-Ho part à la rencontre de cette planète, à des fins commerciales.
Problème, la culture adverse, celle des Emergents, est arrivée la première. Or les sadiques Emergents ne sont pas réputés pour leur sens du partage.
Pendant ce temps, sur la planète visée, la civilisation des Araignées s’éveille...
Si la littérature de SF est une littérature d’idées, Vernor Vinge a prouvé qu’il n’en était jamais à court avec “un feu sur l’abîme”, prix Hugo 1993 magistralement mérité. Sept ans plus tard, le jury du prix Hugo a une nouvelle fois récompensé Vinge, pour “Au tréfonds du ciel”... mais on serait bien en peine cette fois de le défendre avec autant d’ardeur.
Arrivants aux abords de l’étoile clignotante Marche-Arrêt, deux civilisations s’affrontent pour sa conquête au-dessus de la tête des pacifiques Araignées qui y demeurent. Après un début prometteur, le récit se fige dans une “drôle de guerre” terriblement ennuyeuse.
Pendant toute la durée de l’extinction de Marche-Arrêt, les Araignées hibernent sur leur planète gelée. Après un premier afrontement, les conquérants se regardent en chiens de faïence, tout se fige, le récit se freeze dans un status quo de plusieurs centaines d’années, et on se prend à rêver de cryogénie pour ne se réveiller que quand il se passera enfin quelques chose dans ce bouquin.
Bien sûr, il y a des extra-terrestres hallucinants : les Araignées... mais l’auteur ne nous dit rien de leur société, de leurs moeurs, et leurs luttes intestines sont assez palichonnes. Bien sûr, il y a de la psychologie, on pourrait même dire qu’il y en a trop tant Vinge se perd dans l’attentisme de ses personnages. Bien sûr il y a quelques idées intéressantes, mais on est très loin du souffle épique et de la poésie du précédent roman.
“Au tréfonds...” roule une intrigue un peu poussive pendant 800 pages. Je reconnais que je suis un peu dur, mais c’est sans doute parce que "Un feu sur l’abîme" avait été une telle claque qu’on se permet d’être très exigeant avec Vernor VINGE.
Conclusion : si vous n’avez pas lu "Un feu sur l’abime", vous savez ce qui vous reste à faire. Si vous l’avez lu, à vous de voir.