Je pleure, je me réjouis, je me languis, j'existe littéralement dans le but de lire, lire et relire ce chef-d’œuvre absolu. Fanatique inconditionnelle de Gustave Flaubert, les non-histoires d'amour, les flirtes romantiques, les aller-au-revoir, re-bonjour, re-au-revoir sont mes romances favorites. Les émois platoniques, les mots qui valent plus que tous les baisers du monde ; les angoisses existentielles qui, arrangées d'une illusion certaine, nous procure une sensation indicible. Aragon, le grand surréaliste a su, par génie et - j'ose le penser - par un certain goût pour l'absolu, offrir un roman romantico-romantique, avec un phrasé très XIXème et un choix presque religieux dans les sonorités.
Les images voilées, oniriques, songeuses même, de certains passages font qu'ils nous hantent l'âme et le cœur et que, même par leur premier abord peut-être futile ou peut-être triste, se cachent puis se dévoile une infinie tendresse, un pansement pour les mélancoliques, comme des mots qui portentbonheur.
"Je demeurai longtemps errant dans Césarée..."