Voilà qui fut pendant bien longtemps mon roman préféré. Aragon n'a longtemps été pour moi que le nom de la médiathèque de ma ville et je n'avais jamais envisagé de le lire sérieusement jusqu'à la mention de ce titre dans un magazine féminin que je lisais alors (lequel, là est la question). Le trouvant un jour en bouquinerie, je n'ai pas hésité. C'est un roman assez long (tu sens l'époque où je n'avais pas encore développé une passion sans failles pour les pavés) mais je me souviens l'avoir dévoré. Je me revois le lire chez ma mère entre deux leçons. Aragon, c'est l'art de ne rien raconter tout en accrochant son lecteur. L'incipit est d'ailleurs culte, et c'est vrai que dès le départ, il accroche. Aurélien, c'est l'histoire banal d'un homme qui a beaucoup de succès et qui tombe amoureux d'une femme sans trop comprendre pourquoi, car elle ne correspond pas à ses standards habituels. C'est l'amour qui transcende la superficialité, une vraie histoire d'amour, bien réaliste en somme. Ce que j'avais adoré (outre l'écriture), c'est que c'était ma toute première lecture où on voyait l'amour par le prisme du persommage masculin, et ça m'avait fascinée. Il y avait beaucoup d'humour aussi. Avec le recul et les années malheureusement Aurélien m'est apparue comme un personnage assez vain, et j'ai de fait eu très peur de le relire.