Autobiographie d'une courgette par Aelyse
En commençant la lecture, je m'attendais à trouver un style "Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué" (l'excellent livre d'Howard Buten que tout le monde devrait avoir lu), un petit côté enfant-pas-de-chance qui exprime son incompréhension du monde des adultes et modifie notre regard sur la vie... Un beau roman initiatique qui pose des questions et remue la cervelle, en somme.
Eh ben non.
L'enfant-pas-de-chance c'est fait, et cela nous donne le petit garçon mystérieusement surnommé Courgette (pourquoi Courgette? J'ai sauté des pages, ou bien ce n'est réellement jamais expliqué? C'aurait pu être Choucroute, ou Tajine, mais bon, admettons, là c'est Courgette), le papa qui n'est pas là, la maman qui boit et ne s'en occupe pas, et paf, pastèque, j'ai tué ma maman, bah merde alors! Hop, direction les Fontaines où je vais me faire plein de nouveaux copains qu'ont pas eu de chance comme moi mais qu'on va se marrer quand même.
Ca dégouline d'amour et de bons sentiments, les enfants sont heureux, jouent ensemble, ne se disputent que pour se réconcilier aussitôt, de vrais petits anges! Et tous les adultes ou presque, en-dehors de leurs parents ou tantes ou autres tortionnaires, sont tout aussi bienveillants et aimants. Ca donnerait presque envie d'y vivre. C'est la Comtesse de Ségur qui aurait trop lu Torey Hayden.
Et à la fin, bien entendu, tout finit bien. Sauf mon humeur. Pourquoi j'ai lu ça, au juste? Ah oui, les grandes questions, le regard qui change, la perception de la vie...
En gros, ce livre est un téléfilm américain avec toutes les recettes qui fonctionnent pour émouvoir la ménagère: c'est mignon, plein de gentillesse et de tendresse, et il y a une happy end qu'on avait déjà vue arriver à la page dix (il y a même un chaton mignon, si vous voulez). Le style est pourtant loin d'être mauvais, et on compte quelques très jolies trouvailles, mais la mayonnaise ne prend pas.