Lien : https://www.youtube.com/watch?v=HfSR836i_hE&t=1368s
Si je devais refaire un parallèle avec le cycle Antoine Doinel, celui-ci ce serait un mélange entre le court-métrage Antoine et Colette et Baisers volés. L’envie d’être aimé, d’être touché par une femme. Mais je ne veux pas trop rester dans cette comparaison, car il y a aussi l’aspect le plus vénéneux de l’adolescence. Dans Aux confins du monde, il décrit cette nuit sombre qui s’éternise aux accents de Salinger (qu’il cite d’ailleurs). Le trop plein d’émotions, d’impulsion, le besoin d’être aimé, le rejet de sa famille quand il s’enferme dans un cercle jusqu’au boutiste. Les premiers retours sur ses textes, celui de son frère, qu’il le trouve assez bon pour une jeune de 19 ans, pas assez pour être édité. On ne peut que se reconnaitre dans ce texte, ce long tunnel noir qu’est la fin de l’adolescence, une passerelle entre le monde de l’enfance et des adultes. Ce monde en entonnoir, où l’on commence à percevoir que les portes se referment, que le monde n’est pas qu’une grand terrain vague praticable avec un peu de volonté. Qu’on est seul, et qu’on le sera toujours. La fin de l’adolescence, c’est ce moment où l’on est aux confins du monde, où on peut basculer. Les confins, c’est aussi l’inconscient, là où la morale pose les armes « Ces pensées, je savais à peine que je les avais, elles existaient dans une sorte de confins, et quand elles survenaient, presque explosives, je ne les retenais pas mais les laissais repartir d’où elles venaient, et c’était comme si elles n’existaient pas ». C’est un livre-miroir, j’ai l’impression de m’y voir, même si ce n’est pas exactement ma jeunesse. Et je pressens déjà l’effet groggy que je vais ressentir après avoir fini le cycle, cette tristesse, ce vide. Ça ne me le fait pas pour beaucoup d’auteurs, de sentir cette attache, cette gueule de bois post-lecture…
Ma chronique est moins détaillée que d’habitude, c’est parce que je vais faire une vidéo plus complète sur l’auteur d’ici la fin du mois, je vous mettrai le lien : « Karl Ove Knausgaard, Écrire, c’est trahir ? ». Plus que 2 tomes !
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=HfSR836i_hE&t=1368s