La Galice jusqu'à l'hallali
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Sinan Antoon vit depuis plus de 25 ans en Amérique mais son coeur est resté fondamentalement attaché à son pays natal, l'Irak. Après Seul le grenadier, un nouveau roman de cet auteur (chronologiquement, son troisième), Ave Maria, est publié par Actes Sud. Deux personnages s'opposent et se complètent dans la Bagdad de 2010, théâtre de chaos, soumise à une violence confessionnelle qui n'a fait que s'amplifier depuis le début de l'occupation américaine. La jeune Maha et le vieux Youssef sont cousins et vivent dans l'appartement de ce dernier depuis peu. Le second représente le passé irakien avec sa nostalgie chevillée au corps et un certain optimisme (naïveté) malgré le climat d'apocalypse ; la première, en revanche, peut-être considérée comme le symbole du présent et de l'avenir avec, hélas, peu d'illusions sur une amélioration prochaine de la situation et envisageant l'exil comme seule solution. De chacun d'eux, Sinan Antoon raconte l'histoire et les croyances avant dans les plonger dans l'enfer de l'attaque terroriste du 31 octobre 2010 à l'église Notre-Dame-de-la-Délivrance, perpétrée pendant la messe dominicale, qui fit une soixantaine de victimes. A travers ce récit, l'auteur montre les souffrances que vécurent les chrétiens d'Irak, de moins en moins nombreux désormais dans le pays. Mais à travers les lignes, il y a aussi la volonté de décrire l'Irak d'avant quand toutes les populations, quelles que soient leurs religions, vivaient en paix et en bonne intelligence. Plus court que Seul le grenadier, moins étoffé narrativement, Ave Maria confirme malgré tout l'excellence du style d'Antoon. Son quatrième roman, Fihris, a été publié en 2016 au Moyen-Orient. Il y a donc de fortes chances pour que nous puissions le découvrir en 2019 chez Actes Sud. Au passage, félicitations à cet éditeur qui publie régulièrement des auteurs libanais, syriens et irakiens, mais aussi saoudien, koweïtien ou yéménite.
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Créée
le 29 mai 2018
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