" Et prenez la vengeance enfin qui vous est dûe. "
Bajazet, c'est particulier. C'est très plaisant à lire, c'est oriental et en cela très moderne, c'est politique, et l'amour y est très bien mêlé sans que l'un n'empiète sur l'autre. La trahison et la feinte d'Atalide et de Bajazet nourissent la pièce et lui font gagner en intensité jusqu'à la fin, rendant difficile à décrocher.
Mais le début paraît un peu lent et plutôt bavard, pour cause de peu de personnages en scène et pour un rôle des confidents tout sauf racinien. Dommage de voir une telle ambiguité, ou confusion chez eux, sachant que selon moi les confidents dans Racine sont parfois les personnages principaux (Œnone bonjour). À proprement parler, ils ne sont pas des confidents, mais littéralement des esclaves ; c'est sûrement cette distance géographique qui crée ce sentiment d'étrangeté, et peut-être que le fait de prendre pour sujet l'histoire récente (l'évènement date de l'empire ottoman trente ans avant la création de la tragédie) rend Racine encore plus spectaculaire qu'on ne le pense. Ce qui n'est pas un mal.
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