En 1973, deux jeunes "intellectuels" sont envoyés en rééducation chez des paysans pauvres, dans un coin reculé des montagnes chinoises. Leurs parents étant considérés comme des opposants au régime, cette rééducation risque fort de se poursuivre indéfiniment. Les conditions de vie sont très difficiles, les moments de loisirs rares, et les livres plus rares encore car interdits. Pourtant les deux jeunes hommes sympathisent avec "Le Binoclard", un étudiant de faible constitution qui cache une valise de livres. Dans le même temps, ils font la connaissance d'une délicieuse jeune fille, la petite tailleuse. En échange de services rendus, le Binoclard, bien malgré lui, va leur donner quelques uns de ses livres. Tous deux vont initier la petite tailleuse à la lecture...
Un roman très bien écrit, qui m'a beaucoup fait penser au Vieux qui lisait des romans d'amour, de Sépulveda, lu récemment. Même si ça ne se passe pas dans le même pays, les deux romans parlent d'un lieu reculé où les conditions de vie sont difficiles. De plus, les livres y sont rares et vecteur d'évasion pour les personnages. Dans les deux cas ce sont des biens précieux. L'accès à la lecture, malaisé, permet aux personnages de se cultiver, et les livres prennent une importance capitale pour eux. J'ai beaucoup aimé dans Balzac et la petite tailleuse chinoise le récit des longues marches périlleuses en montagne, le travail à la mine, l'épisode de la dent cariée du chef soignée par Luo... Autant d'éléments qui rendent la lecture très agréable.