Coquin de sort ! Déjà, après avoir lu un Herman Hesse, j'avais envie de relire de la littérature allemande. Je la lis pas en langue originale mais je trouve qu'il y a un certain ton qu'on ne retrouve pas ailleurs, la poésie est différente, les mots s'entrechoquent autrement. J'aime beaucoup. Peut-être bicause je sais pas.
J'avais besoin d'un truc bien hardcore tu vois ? Un roman bien sombre avec du sang qui coule à flots et des mecs un peu abrutis par leur code génétique, à peine foutus de réfléchir et qui font passer l'opresssion pour de la protection.
Tu vois un peu le genre ?
Du coup j'ai pris Bambi. La petite biche dont la mater' s'fait dégom dans le waldisné tu t'souviens ? Oui. Parce que quand t'étais môme on te foutait la K7 en te disant "j'te préviens si t'es pas sage la mère de Bambi meurt". Premier scandale psychologique. J'ai tué une biche de dessin animé (alors que j'avais rien fait, en plus putain).
Le roman est assez différent de la version de Walt Disney (dont je garde malgré tout un super souvenir, que j'avais trouvé belle et pleine de "vie", apportez moi un chamallow je dégouline de sentimentalisme).
Anyways le roman - enfin grâce à la préface de Maxime Rovère (un gars qui a l'air bien bicause j'ai lu sa page wikipédia et tout du coup), t'indique les différents degrés de lecture et le contexte dans lequel Felix Salten a écrit Bambi. À la base ce n'était pas un roman destiné aux enfants, mais plus une allégorie de la montée de l'antisémitisme en Allemagne (Bambi a été écrit en 1923).
C'est un roman dur, juste et beau. Très naturaliste, un peu dans la même veine que Watership Down, Le Vent dans les Saules, ou encore les Animaux du bois de Quat'Sous, dans lesquels chaque animal correspond à des personnalités humaines qu'on a forcément croisé dans notre éducation/culture.
Génial. J'ai pas d'autres mots. En vrai j'ai surkiffé ce roman. Je m'y suis foutu en fin d'aprèm et je viens de le terminer. D'une traite, sans faire de pli ni rien. Le coté old school avec droit de cuissage sur les femelles biches et la dimension princière de Bambi fait un peu grincer des dents, mais la fin philosophique est hyper belle.
J'pense que c'est le genre de bouquins qu'on peut lire à des gosses mais qui fait autant de bien à lire quand on a grandi bicause les plusieurs degrés de lectures permettent que chacun puisse y trouver son compte.
(en plus ça tombe bien bicause si vous venez au Salon du Livre, vu que je serai sur le stand Rivages, au cas où tu serais passé à coté de mon super statut facebook, je pourrai te le conseiller et te le vendre, voilà).
SINON. Tu peux aller le chercher dans ta petite librairie préférée et promis même si ça peut paraitre chelou de dire tout fort "je cherche Bambi svp c'est pas pour offrir c'est pour ma gueule", bah tu t'en fous, kodak ?