Vilaine critique méchante, pas belle et peu argumentée, mais tout de même.
Pour tous ceux qui pensent que "de toute façon les mauvaises critiques disent toujours la même chose sans argumenter", eh bien allons-y.
Tout d'abord, effectivement on retrouve des critiques qui se ressemblent une année sur l'autre, mais en général quand on n'apprécie pas le travail d'un écrivain, il y a peu de chance qu'on l'aime l'année suivante si ce dernier ne s'améliore pas, et si ce dernier reproduit ce que nous n'avons pas aimé.
C'est pourquoi j'ai l'impression que j'ai, que nous (le petit club des vilains haïsseurs d'Amélie Nothomb) avons déjà tout dit, à savoir (pour ceux qui ne sauraient pas encore, et sans vouloir accabler la pauvre victime) que depuis quelques années la sortie annuelle "du Nothomb" est devenue une opération commerciale alimentée par des éditeurs peu scrupuleux qui n'hésitent pas à nous vendre un bouquin d'à peine plus de 100 pages dont le texte est imprimé dans une police de caractère de taille démesurée, et dont chaque page contient à tout casser une centaine de mots, pour 16,50€. Qu'on se fasse avoir sur le prix est une chose.
C'en est une autre de se faire hypnotiser par "l'originalité" de la mère Nothomb.
J'ai personnellement beaucoup aimé un de ses romans, le premier en réalité : "Hygiène de l'assassin". A sa lecture j'ai été agréablement surprise par l'intelligence de l'intrigue et le côté fantasque des personnages. Je ne suis donc pas anti-Nothomb, je pense réellement faire preuve d'esprit critique quand je dis qu'aucun autre de ses ouvrages n'arrive à la cheville de ce premier opus, et que les derniers en particulier sont en-dessous de tout.
Pourquoi ? me direz-vous. Eh bien, c'est simple, quand on lit un minimum il est aisé de se rendre compte des subterfuges utilisés par madame pour se rendre "originale" et dont elle se sert jusqu'à saturation ; les termes qu'à peu près personne ne connaît ou n'utilise pour rendre son texte plus exotique n'est qu'une ruse pour masquer ses lacunes rédactionnelles qu'on a d'ailleurs peine à constater étant donné le nombre de dialogues qui peuplent ses romans. A ce niveau, çà se rapproche davantage de la pièce de théâtre que du roman. Les personnages n'ont aucune profondeur, on ne sait rien d'eux, mais comment s'en lasser quand ils nous accompagnent qu'une trentaine de minutes ? Les situations sont toujours surréalistes, les dénouements à peine crédibles, c'est de la fiction me direz-vous, soit, simplement au bout du 21ème livre on commence à deviner les ficelles.
En somme, il me semble que tous ces romans sont calqués sur le même modèle, un modèle qui fait manifestement ses preuves et qui ne progresse ni ne subit jamais aucun changement.
Je ne dis pas que l'on doit exiger d'un auteur de s'améliorer toujours plus, de répondre à nos exigences, je n'attends même pas d'un auteur que 20 ans après son premier roman il ait autant mûri en tant qu'écrivain que moi en tant que lecteur (ouh c'est vache), non, je dis que quand on se rend compte qu'un auteur dont on a pu aimer un livre est aussi médiocre, il faut tout simplement aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
Je ne suis pas de ceux qui méprisent un certain type de littérature peut-être pas très élaborée ; je suis convaincue de l'utilité de celle-ci : la lecture, c'est toujours de la lecture. Mais il faut tout simplement savoir l'admettre ; on ne peut pas objectivement encenser la littérature à ce niveau. Ou alors on a besoin de conseils de son libraire, et rapidement.
Pour info, ma note prend en compte le fait que, parmi ses romans des cinq ou six dernières années, celui-ci est peut-être le moins mauvais.