Belgravia est un roman historique de Julian Fellowes, l’auteur-réalisateur anglais connu pour être le concepteur de la série à succès Downton Abbey. Publié en 2016, il a fait l’objet d’une campagne de promotion originale, chaque chapitre était publié à une semaine d’intervalle pendant trois mois, une méthode renouant avec la tradition des romans du XIXe siècle publiés en « feuilletons » dans les journaux, tout en tirant partie des nouvelles technologies grâce à un site dédié, une application mobile, et un format livre-audio. Un concept qui m’a beaucoup enthousiasmée mais qui s’est finalement avéré décevant : l’application mobile, bâclée, a souffert de nombreux bugs; et le contenu du roman lui-même ne s’est pas vraiment distingué par son originalité.
Contrairement à Dowton Abbey, le « monde des domestiques » reste à l’arrière-plan et l’intrigue se déroule principalement dans les salons mondains. Charles Pope est un jeune homme élevé par un pasteur et sa femme à la mort de ses parents. Brillant, il fait des débuts prometteurs dans l’industrie du coton et constate avec étonnement l’intérêt que lui portent une comtesse et un investisseur immobilier dont les familles n’ont a priori rien de commun. Cet intérêt aurait-il quelque chose à voir avec l’identité de ses parents ? Si le lecteur est mis dans la confidence dès le début, les personnages découvrent peu à peu le secret de l’origine de Charles Pope, et les conséquences de cette découverte sur leur propre situation.
Le roman contient assez peu d’allusions à la grande Histoire, hormis le fameux bal de la duchesse de Richmond à Bruxelles le 15 juin 1815. Le nouveau quartier de Belgravia, autour de Belgrave Square à Londres, sert de toile de fond mais j’ai personnellement eu du mal à m’imaginer le quartier tel qu’il était sur la seule base du récit. Le style est assez quelconque mais on se laisse prendre au jeu et la lecture est finalement agréable, même si le résultat n’est pas à la hauteur des attentes créés par la stratégie marketing autour du livre.
J’AI AIMÉ…
La galerie de personnages et la façon dont ils évoluent les uns au contact des autres
L’utilisation assez fluide de nombreux points de vue différents
Les tensions entre noblesse désargentée et bourgeoisie fortunée, au cœur de l’intrigue
J’AI MOINS AIMÉ…
Certains passages assez répétitifs au sujet des dilemmes moraux des personnages (ex. Dois-je révéler le secret ou pas?)
Le « happy end », trop prévisible
J’AURAIS AIMÉ…
Un début un peu moins lent
Plus de détails authentiques sur le contexte historique, par exemple concernant la construction des habitations de Belgrave Square et l’évolution du quartier
Une meilleure exécution du concept de « sérialisation » du roman, pourtant si prometteur.