C'est l'histoire posément menée d'un secret qui secoue pareillement deux familles bien différentes, l'une d'aristocrates, l'autre de nouveaux riches, et qui exaspère l’orgueil (et l'ambition) de bon nombre de personnages, jusqu'à causer la perte de quelques-uns sous le regard souvent imperturbable de leurs domestiques.
Les parallèles dressés entre les individus de ces deux classes sociales sont manifestes (Oliver Trenchard est le pendant de John Bellasis ; Anne Trenchard, celui de Lady Brockenhurst...), tout comme le désintérêt de l'auteur pour les intrigues complexes. Ça tournille beaucoup pour pas grand-chose. Pourtant, l'ambiance est plaisante, les personnages également (du moins, les « gentils »), et il y a ce petit quelque chose qui fait que nous espérons sincèrement un heureux dénouement.
Quant à la sphère domestique, elle est ici à peine effleurée (rien à voir avec l'attention portée aux majordomes, valets de chambre, gouvernantes et Cie dans Downton Abbey par exemple), dédaignée presque, comme les serviteurs ne font, précisément, que servir — ou comploter tels des garnements privés de dessert et vindicatifs.
À lire si vous appréciez les romans d'époque, l'amour quasi courtois, les jolies robes et le thé, et si vous ne craignez pas les antagonistes arrogants, dilapidateurs, grossiers et qui se pavanent avec le mot vilain écrit sur le front.