beau et poétique
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le 11 janv. 2021
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Je voyais dans Betty un réquisitoire contre le racisme envers les Cherokees, un peuple autochtone et matriarcal qui avait pour coutume de placer des femmes à la tête des tribus. Mais c’est bien plus que ça. C’est surtout la force et le courage d’une petite Indienne, la perte brutale de son innocence confrontée à l’avilissement de la société américaine traditionnelle. Betty, c’est toute la souffrance des femmes de l’époque – une époque d’ailleurs pas si lointaine… en 700 pages. Tout ce qu’on regarde aujourd’hui avec effroi en espérant une seule chose : plus jamais ça.
Tiffany McDaniel raconte l’enfance de sa mère, Betty Carpenter, la sixième d’une fratrie de huit enfants. Une famille modeste victime de ségrégation sociale et condamnée à la violence, où chacun porte en lui une blessure qu’il essaie d’étouffer pour survivre. Née métisse d’un père Cherokee et d’une mère blanche, Betty devient un petit bout de femme au courage épatant, bercée par les légendes Indiennes de son père, Landon Carpenter. Persécuté pour sa couleur de peau depuis sa plus tendre enfance, Landon n’a jamais baissé les bras. Le genre d’homme à l’imagination débordante né pour être père, le rayon de soleil du roman qui redonne un semblant de foi en l’humanité.
Betty est un roman qui fait mal au coeur. Pas uniquement avec la violence des scènes, mais aussi dans la prise de conscience des personnages. On suit le passage à l’âge adulte des enfants Carpenter, tout en découvrant le passé dévasté des parents. Une ambiance presque malsaine plane sur le roman, on s’attend constamment au pire, et le pire ne manque jamais d’arriver. Mais Betty ne tombe pas dans le sordide inutile ou la mascarade émotionnelle, et le récit, bien qu’étant d’une grande noirceur, est illuminé par la poésie de la Petite Indienne.
Un livre aussi poignant que révoltant, que je recommande pour la beauté de son texte, mais aussi pour avoir donné une voix aux invisibles et aux oubliés.
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Créée
le 26 sept. 2022
Critique lue 9 fois
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