Qui a déjà compris quelque chose à la guerre du Liban ?
Beyrouth-sur-Seine, est le troisième roman du libanais Sabyl Ghoussoub après « Beyrouth entre parenthèse » et « Le nez juif ». Beyrouth-sur-Seine a été publié le 24 août 2022 aux éditions Stock.
Sabyl est franco-libanais. Toute sa vie, il l’a vécue entre la France, le pays où il est né, et le Liban, son pays de cœur. Pourtant, il ne comprend pas grand-chose à la guerre du Liban.
Ce livre, ça fait longtemps qu’il est en lui, mais questionner ses parents sur leur propre histoire n’est pas une mince affaire. Dans leur appartement parisien, Sabyl enregistre Hanane et Kaïssar, ses parents. Un par un sinon ils passent leur temps à se disputer. Car avec le temps, les souvenirs se confondent, les dates changent, des périodes de flou s’installent.
Ses parents ne se sentent ni français, ni libanais depuis que la guerre a frappé ce pays, et, d’après sa mère, «notre vrai pays, c’est la famille».
Le livre est organisé en trois parties, toujours avec pour thème principal sa sœur, ses parents et leurs propres frères et sœurs. La première raconte leur arrivée à Paris et le début de la guerre. La deuxième est centrée sur la violence et la politique au Liban qui finit par toucher la France. Enfin, la troisième partie fait ressortir le dégoût et la lassitude des Libanais face à cette guerre, et ce désir pour la famille de Sabyl de « rentrer au pays ».
Au premier abord, le thème m’a attirée. Les romans historiques sur la guerre, c’est ce que je préfère !
Mais pour moi qui n’ai pas vécu ce conflit, il est compliqué de le comprendre dans ce livre. Pourtant, c’est bien une volonté de l’auteur de décrire cette complexité qui finit par rattraper les familles émigrées : « La vie de mes parents , c’est comme la guerre du Liban. Plus je m’y plonge, moins j’y comprends quelque chose ».
J’ai apprécié ce livre car j’ai l’impression de lire un journal intime. La guerre n’est pas racontée comme dans un livre d’histoire mais plutôt à travers la vie d’une famille. Sabyl Ghoussoub nous transporte au sein de la vie de ses parents, victimes de cette guerre, avec des souvenirs peut-être faussés, des points de vue différents, selon la personne ou le penchant politique du moment. Malgré l’aspect dramatique du conflit, cette histoire est racontée avec humour et simplicité. Elle dresse un tableau original des familles libanaises et du Liban. Néanmoins, le conflit dans cette région du monde étant tellement complexe, l’œuvre ne donne que quelques clés pour comprendre les problèmes. Mais ce livre m’a donné l’envie d’approfondir ce vaste sujet.