La limite de Billy Wilder et moi est qu’il doit coller de près à un cinéaste, à des anecdotes du tournage d’un de ses films (Fedora) et qu’il ne doit pas trahir une époque (la fin des années 70,ici).Quelque part, le dernier Jonathan Coe serait un roman proche d’un docu-fiction. Cependant, sa part de liberté narrative ,avec le personnage grec de Calista, est primordiale. Elle permet à l’écrivain d’inviter la candeur d’une novice en cinéma, de créer une histoire alternative où le cinéaste Billy Wilder peut dévoiler de multiples aspects de sa personnalité pour le lecteur qui ne le connaît pas vraiment ou à travers ses films.Par contre, c’est un peu difficile de faire exister Calista auprès d’un tel monstre sacré et de son entourage. Sa sphère privée avec ses jumelles et son mari a du mal à rivaliser avec le souffle de liberté que fut l’expérience du tournage de Fédora. Cette petite dissonance est peut-être le seul bémol du livre décrivant cette femme mûre emplie de nostalgie et coexistant avec sa réalité pas avec le même entrain de ses vingt ans.Dans l’ensemble, j’ai passé de bons moments de lecture qui m’ont autant donné envie de déguster du brie avec un bon vin que de découvrir d’autres films de Billy Wilder, cinéaste protéiforme. L’essentiel étant vraiment là.

Specliseur
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes lectures en 2021

Créée

le 6 mai 2021

Critique lue 158 fois

Specliseur

Écrit par

Critique lue 158 fois

D'autres avis sur Billy Wilder et moi

Billy Wilder et moi
Boubakar
8

Personne n'est parfait.

A la fin des années 1970, Calista, une jeune femme ayant envie de découvertes, quitte son Angleterre natale pour faire un road-trip à travers les Etats-Unis où elle va rencontrer une camarade avec...

le 9 mai 2021

8 j'aime

Billy Wilder et moi
ElliottSyndrome
7

Certains l'aiment tiède

En inconditionnel de Jonathan Coe, l’un des rares auteurs dont j’ai lu tous les romans, je me suis bien sûr précipité sur son nouvel opus dès que j’ai eu la possibilité de le récupérer. Billy Wilder...

le 8 avr. 2021

5 j'aime

Billy Wilder et moi
bougnat44
5

Boulevard de l'ennui

Il s’agit du 13e roman de l’Anglais Jonathan COE à 60 ans. Le livre est centré (en 6 chapitres) sur la genèse et le tournage de « Fedora » (1978), 26e film à 72 ans de Billy Wilder (1906-2002)...

le 14 févr. 2022

1 j'aime

1

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

26 j'aime

3

#JeSuisLà
Specliseur
7

La destination plus que le voyage

Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...

le 7 févr. 2020

19 j'aime