La limite de Billy Wilder et moi est qu’il doit coller de près à un cinéaste, à des anecdotes du tournage d’un de ses films (Fedora) et qu’il ne doit pas trahir une époque (la fin des années 70,ici).Quelque part, le dernier Jonathan Coe serait un roman proche d’un docu-fiction. Cependant, sa part de liberté narrative ,avec le personnage grec de Calista, est primordiale. Elle permet à l’écrivain d’inviter la candeur d’une novice en cinéma, de créer une histoire alternative où le cinéaste Billy Wilder peut dévoiler de multiples aspects de sa personnalité pour le lecteur qui ne le connaît pas vraiment ou à travers ses films.Par contre, c’est un peu difficile de faire exister Calista auprès d’un tel monstre sacré et de son entourage. Sa sphère privée avec ses jumelles et son mari a du mal à rivaliser avec le souffle de liberté que fut l’expérience du tournage de Fédora. Cette petite dissonance est peut-être le seul bémol du livre décrivant cette femme mûre emplie de nostalgie et coexistant avec sa réalité pas avec le même entrain de ses vingt ans.Dans l’ensemble, j’ai passé de bons moments de lecture qui m’ont autant donné envie de déguster du brie avec un bon vin que de découvrir d’autres films de Billy Wilder, cinéaste protéiforme. L’essentiel étant vraiment là.