En plein été 1977, la jeune Calista quitte sa Grèce natale pour entreprendre un voyage aux Etats-Unis. A Los Angeles, elle se retrouve à dîner au restaurant à la table de Billy Wilder. Quelques temps plus tard, alors qu’il vient tourner des scènes de son film Fedora en Grèce, Billy Wilder se souvient de la jeune fille et fait appel à elle pour servir d’interprète. Le temps d’un été, Calista va plonger dans les coulisses du cinéma hollywoodien.
Figure emblématique du cinéma, Billy Wilder est le réalisateur de moult chefs-d’œuvre parmi lesquels Certains l’aiment chaud, Sept ans de réflexion ou encore La Garçonnière. Et visiblement, un personnage dont Jonathan Coe est particulièrement admiratif.
L'auteur met ici en scène un moment particulier dans la vie de Billy Wilder, celui du tournage de l’avant-dernier film du réalisateur alors que le cinéma semble arriver à un tournant avec l’apparition d’une cohorte de jeunes réalisateurs, dont Steven Spielberg dont le film Les dents de la mer a été un véritable succès.
Jonathan Coe oppose dans ce roman la jeunesse, la naïveté et l’enthousiasme de Calista et le désenchantement du réalisateur qui sait qu’il ne pourra pas lutter contre la montée d’un cinéma moins cérébral et plus spectaculaire. C’est assez plein de nostalgie, aussi bien du côté de Calista qui, devenue mère et compositrice de musique de film, se remémore cet épisode de sa jeunesse que du côté de Billy Wilder qui voit une page se tourner.
Mais comme toujours chez Jonathan Coe, l’humour n’est jamais loin pour alléger l’ensemble. C’est un récit qui peut paraître au premier abord assez léger, rempli d’anecdotes de tournage, un brin dépassé en se focalisant sur une époque révolue. Mais à y bien regarder, il y a de la profondeur et de l’universalité dans cette histoire de gloire qui meurt, de jeunesse qui fuit, de mode qui passe.
Encore une fois, un roman de Jonathan Coe qui ne déçoit pas !