Robert Charles Wilson est né aux Etats-Unis, mais s'est fait naturalisé. Il est notamment l'auteur de « Darwinia », de « Bios » ou des « Chronolites ». Son style de S-F est résolument tourné vers l'Homme, l'imaginaire n'étant là que pour mettre les hommes au cœur de l'intrigue, et ainsi les confronter.
Blind Lake n'échappe pas à cette règle ; c'est un très bon livre par ailleurs offrant son lot d'intrigues, de questionnements, d'humour, de science-fiction, plaçant les protagonistes de son histoire dans un futur très proche.

Ce livre est écrit de façon à le rendre presque comparable à un polar. Intelligemment raconté, possédant un rythme soutenu, oscillant entre un récit captivant, et des dialogues parfois caustiques et décalés. Mais le ton général du livre est au questionnement : comment, pourquoi, combien de temps ?... avec comme on l'imagine son lot de révélations dans les 150 dernières pages.

Blind Lake est une station d'observation astronomique installée (pour ne pas dire isolée, perdue...) dans un coin du Minnesota. Le récit s'ouvre sur sa mise en quarantaine stricte et sévère, voir mortelle pour les malheureux qui s'essayeront à l'outrepasser. Cet état se prolongera en semaines, puis en mois, éveillant chez les occupants scientifiques et journalistes de la ville (la station est un lieu immense, possédant son réseau de routes, ses écoles, ses lieux publics, son chasse-neige) un questionnement fondamental : combien de temps cela va-t-il durer ?! Et plus encore pourquoi ?!

Blind Lake est une plate forme d'observation spatiale révolutionnaire, dans ce sens ou elle utilise une technologie auto évolutive quantique... parfaitement incompréhensible, hermétique, plus subie que maîtrisée par le personnel scientifique des lieux pourtant compétant. Ceci permettant d'observer, d'explorer des systèmes, des planètes à des années lumières de la terre. Plus encore l'appareillage, sobrement baptisé « l'Oeil », possède un tel degrés d'acuité qu'il peut suivre une créature évoluant dans son environnement sur une autre planète. Cette dernière observée au centre a été baptisée « le Sujet », ou plus anthropomorphisant parlant, « le Homard ».
Pendant que le blocus s'éternise, que les esprits s'échauffent, se lassent, s'impatientent, et se questionnent, alors qu'aucun danger explicitement défini ne les menaces, le sujet quitte sa "ville" et entame une sorte de pèlerinage vers l'inconnu.

Au final ce livre haletant, captive de bout en bout, grâce au style agréable parfois drôle, sans trop de jargon scientifique roboratif, l'auteur nous emmène dans une intrigue et un voyage de 400 pages sur l'homme, ses interactions avec les environnements, les créatures qu'il côtoie, sa place dans l'univers, son regard sur l'Autre quel qu'il soit!
Cosmoclems
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le 14 oct. 2011

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