Très chouette roman que ce Boudicca.
Il s'agit là du deuxième ouvrage de Jean-Laurent del Socorro, après un premier titre qui m'avait déjà bien plu : Royaume de vent et de colères.
Il s'agit cette fois encore d'une fiction historique, mais cette fois-ci, le côté fantasy est nettement moins prononcé. Pas de magie explicite dans Boudicca, même si en quelques occasions, les rites druidiques et rêves prémonitoires sont de la partie.
Le récit, à la première personne, est celui de la reine des Icènes, Boudicca, de sa prime jeunesse à sa révolte contre les Romains au Ier siècle après J-C.
Le ton est plaisant, les personnages attachants, et j'ai littéralement dévoré ce court récit. Boudicca est une enfant bougonne, délaissée par son père qui lui reproche la mort en couches de son épouse, et devient une reine résolue à ne pas s'en laisser conter par les envahisseurs romains.
Del Socorro profite bien sûr de la grande liberté que lui offre l'Histoire pour dépeindre sa reine des Icènes. jouant habilement des nombreux "trous" existant dans sa biographie (les seules sources la concernant sont romaines et donc parcellaires et partisanes), il lui invente une vie non seulement de reine, mais également d'enfant et surtout de femme.
Nous dépeignant une femme forte, indépendante et passionnée, j'ai trouvé que la société bretonne qui m'était présentée était très libérale au niveau des mœurs. Je sais que certaines femmes combattaient aux côtés des hommes chez les Icènes, mais la polyandrie et la tolérance vis à vis des couples homosexuels par contre, je dois avouer que ça m'a laissé perplexe... Quelle part de vérité et quelle part de "licence poétique" là-dedans ? Mystère.
Le tout est en tout cas très plaisant, parfois dur, et Boudicca est au final un roman convaincant, qui me confirme tout le bien que je pensais déjà de del Socorro, qui reste un auteur à suivre.