Après Le Pape, le Kid et l'Iroquois, l'auteur (toujours aussi anonyme) de la saga du Bourbon Kid nous embarque dans une chevauchée d'enfer, où de nouvelles forces maléfiques vont se déchaîner et mettre à mal la patience de nos tueurs sanguinaires favoris, les Dead Hunters.
Bon, je pense qu'il n'est plus nécessaire de présenter la saga du Bourbon Kid. Depuis la publication du Livre sans nom, premier volet de son auteur Anonyme, j'attends chaque nouvelle parution avec impatience. En effet, en plus de son style unique, le Bourbon Kid est très cinématographique, donnant à son lecteur l'impression de suivre une série où chaque nouvelle saison amène un nouveau "Méchant". Un univers déjanté à la Tarantino, des histoires totalement barrées, des personnages plus fous les uns que les autres, des quiproquos absurdes et des répliques bien senties... Un style décalé qui, s'il peut parfois sembler classique tant les références à la pop culture sont nombreuses, a apporté un vrai vent de fraîcheur sur la littérature contemporaine grâce à une ambiance unique qui n'hésite pas à mêler les genres (comédie, thriller, action, fantastique, horreur).
Un jour, tant de sang sera versé qu'il inondera les cieux et s'abattra sur nous en une pluie écarlate.
Caïn, premier meurtrier de l'Histoire, a décidé de faire du Bourbon Kid sa cible. Malheureusement pour lui, ce dernier n'est pas du genre à se laisser faire, et ses amis non plus. Commence alors une nouvelle aventure, entre Santa Mondega, petite bourgade du sud des États-Unis, la forêt interdite d'Oakfield et le Cimetière du Diable, où les toilettes pour handicapés sont un accès direct sur l'Enfer.
Oubliez la finesse psychologique, place à un roman brut, un peu bordélique, mais surtout explosif qui ne s'embarrasse pas de fioriture et de réalisme, jouant avec les stéréotypes et les situations farfelues pour notre plus grand plaisir. Encore une fois, on a l'impression d'être plongé Une Nuit en Enfer, un poil alcoolisé, baignant dans le sang, le sexe, l'humour, et accompagné de méchants hauts en couleur... Tous ces éléments sont présents dans ce dernier volet qui réunit les Dead Hunters, un groupe de tueurs à gages à la solde du Diable prêt à tout pour sauver le monde. On retrouve donc JD et sa voix rocailleuse (le Bourbon Kid), Elvis et sa mèche, Rodeo Rex et sa main magnétique, Jasmine et sa plastique, ainsi que Joey (l'Iroquois) et Bébé. S'ajoute à la bande, Sanchez, le barman lâche et crade du Tapioca, qui se révèle très drôle dans sa maladresse et joue malgré tout un rôle essentiel dans cette nouvelle aventure. C'est toujours un bonheur de retrouver JD (moins présent ici) et toute sa bande, à la fois complètement tarée et pourtant très attachante, dans une ambiance cette fois pré-apocalyptique, voulue par la présence des quatre Cavaliers et leur armée de goules... Ajoutez-y Caïn (fils d'Adam et Ève et premier sociopathe de l'Histoire), une bande d'amishs, une forêt hantée par de mystérieuses créatures, des références bibliques et mythologiques, et vous aurez une chevauchée aux portes de l'Enfer où l'humour noir (mais souvent potache) et scènes explosives sont encore une fois au rendez-vous. Un bain de sang jouissif !
Le "Fin (peut-être)" me laisse espérer que le Bourbon Kid n'est pas prêt de nous lâcher, donc pas de vrai clap final pour mon addiction ! Vous reprendriez bien un verre de ce cocktail épicé ?
Par un phénomène curieux, lorsqu’on franchissait la porte des toilettes pour hommes du Purgatoire, on pouvait ressortir dans n’importe quelles toilettes du monde. Bébé se trouverait bientôt dans la salle de bains privée de la chambre de Salvatore Rocco à l’hôpital Lady Florence. Elle avait déjà utilisé ce portail à deux reprises, avec des résultats mitigés. La première fois, elle avait surpris un vieil homme en train de prendre une douche avec sa bonne. La seconde, elle s’était retrouvée dans une pièce au sol couvert d’urine. Elle espérait que la prochaine expérience serait meilleure.