Le Gour Noir, la ville entière est sous la coupe de Joyce le propriétaire de la centrale électrique qui épuise les hommes, qui y travaillent de génération en génération, comme une araignée qui tisse lentement sa toile.
Ils sont quatre, trois frères et une soeur, quatre gamins, quatre vies tressées entre elles. Ils peuvent toujours compter les uns sur les autres, quoi qu'il arrive. Malgré l'interdiction de son père, Marc ne cesse jamais de lire en cachette ; la forêt, la rivière et tous les animaux qui y vivent n'ont guère de secrets pour Matthieu, il est capable d'entendre pousser un arbre ; Luc, un fils incomplet, simple d'esprit qui voue une admiration sans bornes à ses deux frères et à sa soeur. Son corps a grandi normalement, mais sa tête n'a pas suivi le mouvement ; en grandissant, la beauté de Mabel devient un de ses miracles auxquels on ne s'habitue jamais ; elle en vient très tôt à explorer son corps, à cultiver les plaisirs, à prendre conscience du pouvoir qu'elle a sur les hommes.
Martin le père, ne sait pas quoi faire de ses enfants, ils l'encombrent depuis leur venue au monde et cela empire en grandissant, Martha la mère est une bigote résignée.
Un roman sombre porté par une écriture flamboyante, chaque phrase est ciselée, travaillée, un récit d'une poésie envoûtante en forme de conte. Franck Bouysse nous entraîne dans une vallée où les habitants résignés vivent sous la terreur d'un homme mégalomane et de ses hommes de main. Quel plaisir d'entrer dans le monde de Franck Bouysse qui sait si bien éclairer avec ses mots ce texte d'une noirceur absolue.
Difficile d'en dire plus, il faut se laisser imprégner par l'atmosphère particulière de ce roman, je dois reconnaître que j'ai beaucoup de difficultés à exprimer mon ressenti, un conseil lisez ce roman et vous me comprendrez.