Le gouvernement le dit : un virus mortel pour l'homme a contaminé les animaux. Ils sont tous tués. Les scientifiques le disent : attention aux carences en protéines, il faut trouver de la viande. La population accepte. Elle s'habitue à l'idée que la nouvelle viande vient d'humains, qui ne sont pas de vraies "personnes avec un nom". La plupart du temps. Marcos travaille à l'abattoir. Il manie parfaitement le vocabulaire précis qui dissimule l'atroce réalité. La réalité que veut nous montrer l'autrice, c'est que nous faisons actuellement aux animaux ce qui est fait aux humains dans son roman. Par un aller-retour entre fiction et réalité, elle suscite notre empathie et notre dégoût et pousse l'imaginaire dans un domaine tout à fait crédible et horrible. Un roman coup de poing, nécessaire et acide, réservé aux cœurs bien accrochés...