En 1969, Tex, Lynda, Sadie et Katie, jeunes hippies membres de « la famille » de Charles Manson, vont selon les directives de ce dernier, commettre deux massacres en moins de quelques heures. 

L’auteur nous conte trente six heures de la vie de cette secte meurtrière à travers quatre de ses membres.
Avec ce sixième roman paru chez Grasset, Simon Liberati dresse un portrait de cette jeunesse californienne perdu au milieux d’effluves d”alcool, de volutes de fumée et de sexualité débridé.
Afin d’étayer son propos et tendre à une certaine véracité, l’auteur décrit minute par minute ces quelques heures charnières de cette petite communauté, qui se surnomme «la famille». Les meurtres décrits dans chaque détaille, chaque soupir des victimes, chaque entaille, flirte avec le « gore ». L’agonie n’en finit plus.
Mais pourtant l’aspect documentaire perd sa force par la fiction qu’y insère l’auteur: en inventant des pensées intimes que ce soit au meurtriers ou même aux victimes dans les derniers instant de leurs vies, prêtant des propos à ses personnages pourtant loin d’être fictif. On ne sent que trop l’imagination de l’écrivain pourtant face à des faits réels Il ne parvient pas à faire cohabiter ces deux aspects antagonistes au sein de son roman, poussant trop loin d’en un sens comme dans un autre.

D’autant plus que la temporalité de l’oeuvre n’est pas évidente. Comment s’attacher en si peu de temps à des personnages? Malheureusement, il n’évite pas l’écueil et se perd dans la multiplicité de ses protagonistes, restant en surface, il les caractérise peu. Lors des scènes de massacres, nous passons d’une victime à un meurtrier, d’un meurtrier à un autre. Là où les hauts-le-coeurs devrait nous submerger, nous restons froids, sans jamais s’identifier ni éprouver d’empathie.

Quant au «California Girls», au consonances semblables, Leslie, Sadie, Katie, elles ne prennent vie que lorsque Charles Manson leur accorde un regard. Peu intelligentes, assoiffées de sexe, sales, elles sont interchangeables. Quant à celui-ci, ses quelques heures ne nous permettes pas d’explorer sa force oratoire, son aura, ou quoi que ce soit qui aurait pu nous faire croire à son rôle de gourou. Les personnages sonnent creux et aucun ne semblent trouver grâce aux yeux de l’auteur, même Sharon Tate, en couverture de son livre, n’est représentée que comme une jeune femme certes, belle mais «un peu molle».
C’est avec regret que nous sentons peu d’intêret et aucune fascination, pourtant promise par la quatrième de couverture écrite par Simon Liberati, pour ces hommes ou ces femmes, victimes ou bourreaux, mort ou condamnés à perpétuité.

Poupyy
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le 6 mars 2017

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