Je connaissais évidemment Camus en tant que romancier même si j'ai découvert son œuvre sur le tard, mais plus je découvre ses pièces plus je me dis qu'il était aussi un très bon dramaturge.
Cette fois, il s'empare de l'histoire d'un empereur romain dans le cadre de son cycle de l'absurde, dans lequel il incluait L'étranger et Le malentendu pour ne citer que les bouquins que j'ai personnellement déjà lu.
On retrouve ce ton un peu désabusé que j'aime tant chez Camus dans les répliques, et un choix des mots toujours judicieux. Et en contraste avec ce côté minimaliste et presque dévitalisé, il y a de sacrées tirades également très bien écrites.
Je trouve que ça fonctionne bien : il y a beaucoup de personnages au début de la pièce, et puis au fur et à mesure tout se dépeuple autour de Caligula. L'ellipse de trois ans entre le premier acte et les autre est astucieuse aussi. L'empereur est jeune, mais il va peu à peu nier l'humanité autour de lui suite à une tragédie.