Lecture pas particulièrement stimulante, histoire comme une succession d'épisodes qui ne servent que de prétexte pour une dénonciation intellectuelle de certains actes, certains comportements. Le style classique du XVIIIe siècle, très austère, rend difficile l'empathie pour les personnages, l'empathie est moins émotionnelle qu'intellectuelle : on se retrouve à dénoncer ce qu'ils vivent, mais est-ce qu'on ressent grand chose ? Je ne sais pas.
J'imagine que Leibniz et sa thèse qui défend que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles (c'est-à-dire, dans la métaphysique de Leibniz, le monde le plus riche tout en étant le plus "épuré dans ses fondations" — pour imager, ce serait comme s'il disait que le meilleur des mondes possibles dans le Jeu de la Vie, c'est celui qui, à partir du plus petit nombre de briques de départ, produit le plus grand nombre de productions au sein de ce monde), c'est qu'un prétexte pour introduire une critique morale et sociétale du monde dans lequel il vit — plutôt qu'une véritable critique de l'optimisme Leibnizien qui, à vrai dire, n'est pas du tout une foi naïve en l'idée que tous les destins individuels des hommes seront joyeux.