La petite bibliothèque philosophique de Joann Sfar
Si la version « nue » vous fait peur, n'hésitez pas à lire le Candide illustré par l'immense Joann Sfar.
Deux plaisirs en un : le texte de Voltaire, intégral bien entendu, et les « désastreuses enluminures et pantalonnades et ajouts graphiques du greffier Sfar » (selon ses propres dires).
Avant d'attaquer l'œuvre elle-même, sautez sur l'annexe (les « nonotes » sfariennes) et dégustez « Le juif Issacar et moi ». Outre la fameuse histoire drôle introductive (dont on comprend tout le sens dans les ouvrages de Victor Malka aux éditions Points : « Dieu comprend les histoires drôles » et « Mots d'esprit de l'humour juif », mais ils feront l'objet d'une autre critique), vous y trouverez la défense la plus paradoxale, la plus schizophrène de l'antisémitisme voltairien. Et accessoirement vous apprendrez ce que signifie kish mahintuc hess arein (une insulte yiddish dont l'orthographe m'échappe).
Mais trêve de sfarinades, c'est l'association du texte, des dessins et des commentaires qui fait tout le sel de cette version.
Dans les années 70, ce texte était au programme des premières scientifiques. Sa lecture était une abominable corvée à expédier le plus vite possible. Aujourd'hui, dans cette version, Sfar nous prend par la main pour en saisir tranquillement toute la saveur...
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