Cari Mora
5.6
Cari Mora

livre de Thomas Harris (2019)

Après tant d'années de silence, plonger dans le dernier Thomas Harris ne pouvait être qu'un moment de pur délice. J'avoue avoir été surpris, un peu décontenancé, mais au final plutôt satisfait.
Voici un livre assez court, qui se lit vite, mais presque trop ! Le rythme est vif, alerte, les chapitres courts et les personnages dénués de sentiments font preuve d'une violence sourde, primale, presque nauséabonde. Intéressant et déstabilisant.
Hans-Peter est le mal incarné. A l'affût des millions de dollars planqués par Pablo Escobar dans sa villa de Miami, revendeur des organes qu'il prélève sur ses victimes avant de les dissoudre dans de la soude caustique, il n'a pas d'autres ambitions que de détruire tous ceux qui se dressent sur son chemin par n'importe quelle méthode. Il veut le fric d'Escobar, et fait tout ce qu'il faut pour réussir.
Mais entre lui et cette montagne d'or, il y a Cari Mora... Une fille sublime, malmenée par la vie, enrôlée par les FARC colombiennes pour en faire une enfant soldat. De ce séjour forcé dans la jungle, elle a vite appris les bases indispensables pour survivre dans l'enfer, en acquérant suffisamment d'informations sur le maniement des armes, et toujours en appliquant une règle simple : ne jamais faire confiance à quiconque. En respectant ces principes, elle put rester en vie, échapper à ses geôliers et retenir quelques idées chaleureuses émises par un vieil homme, prisonnier comme elle.
Le scénario est digne du montage de Cartel, empruntant des ressorts à Sicario, emballant le tout dans des profils d'acteurs tous plus pourris qui n'auraient rien à revendre à Gomorra.
J'ai bien aimé cette histoire, même si certaines séquences sont à la limite de la caricature. Les implications entre les personnages sont parfois peu crédibles surtout lorsque les liens apparaissent si proches et si ténus.
Peu importe... Voici un bon livre qui fera un film, à n'en point douter, dans quelques années.
Ceux qui se régalent avec le gore n'auront pas de prétexte pour décliner la lecture, et ceux qui aiment les scénarii assez tordus, construits sur un rythme incisif ne laissant au lecteur qu'une envie de poursuivre au plus vite, se régaleront sans aucun doute.
A lire, assurément

Eric-ROBINNE
9
Écrit par

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Créée

le 8 juil. 2019

Critique lue 471 fois

3 j'aime

Eric ROBINNE

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