Carmen, cette séductrice si célèbre, m'était encore inconnue hier. J'avoue que, n'en ayant que vaguement entendu parler, je ne m'étais pas encore intéressée à cette bohémienne qui fait tomber les hommes et plus largement à Mérimée... Très bon point : l'écriture. Mérimée écrit à ravir, la narration est originale, ponctuée de petites piques, et c'est un délice.
Mais il faut s'intéresser surtout à notre héroïne. Je l'imaginais comme elle était : audacieuse, un peu folle, magnifique, presque cruelle... Non, ce qui m'a surprise, c'est la façon dont elle est mise en scène. J'avoue que je m'attendais à une succession d'amours sans fin que la belle abandonnait à la légère -et c'est un peu le cas, mais c'est quand même bien plus complexe et centré sur un (deux ?) autre(s) personnage(s). Ce qui n'est pas en soi pour me déplaire mais bon, peut-être aurais-je aimé une oeuvre plus longue, parce que 80 pages quand même, c'est atrocement peu pour une oeuvre comme celle-là...
Par ailleurs on reste un peu sur sa faim, car le dialogue entre Don José et Mérimée ne s'achève pas ; on a à la place un développement sur les bohémiens dans le monde. Ca a son charme, mais bon, "j'en veux encore" !