La Galice jusqu'à l'hallali
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Vincent Duluc est bien connu des lecteurs de l’Équipe, pour sa plume jamais mièvre et sa connaissance encyclopédique de l'histoire du football, notamment anglais. Il est assez logique de le voir élargir sa palette, ces dernières années, à la musique (Le cinquième Beatles) ou désormais au cinéma, à l'instar du journaliste sportif retraité, Philippe Brunel, dans le récent Laura Antonelli n'existe plus. Carole & Clark est davantage qu'une biographie croisée du couple star d'Hollywood des années 30, Clark Gable, qu'on ne présente plus, et pas seulement pour son rôle dans Autant en emporte le vent, et Carole Lombard, moins connue en France, dont le tempérament n'avait rien à envier à ceux d'une Joan Crawford ou d'une Katharine Hepburn. Avec délectation, Duluc nous plonge dans "l'usine à rêves", multiplie les anecdotes croustillantes et savoureuses, parfois triviales, revisitant une époque aussi bien grandiose que scandaleuse, marquée par la toute puissance des grands studios, qui tentaient de gérer tant bien que mal les frasques de leurs stars, réarrangeant la réalité pour qu'elle s'inscrive parfaitement dans la légende. Malicieux, l'auteur s'amuse à traquer les vérités cachées et son livre est assez souvent cinglant même si la tendresse n'en est jamais absente pour un monde qui avait tout de même de la gueule dans ses excès, alors qu'aujourd'hui le cinéma se décline (dans tous les sens du terme) à l'aune des productions de Netflix, quelle tristesse. De la nostalgie, certes, innerve Carole & Clark, mais le rythme est rapide et l'humour omniprésent, dans un récit qui va immanquablement vers un crépuscule annoncé. Non seulement vers la fin du roi Gable, jamais remis de la mort prématurée de l'amour de sa vie, mais aussi d'une certaine idée d'un cinéma américain qui ne se nourrit plus de nos jours que de l'exposition indigeste de super-héros et de remakes laborieux.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2021
Créée
le 25 févr. 2021
Critique lue 225 fois
6 j'aime
Du même critique
Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...
le 28 mai 2022
79 j'aime
4
Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...
le 25 août 2021
79 j'aime
5
Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...
le 25 sept. 2021
72 j'aime
13