En l'honneur du baptême de leur fille, Vérence et Magrat, le couple royal de Lancre, organisent une grande fête où sont conviés les familles nobles du coin, y compris les Margopyr d'Uberwald. Une très mauvaise idée, car ces derniers sont des vampires ! Et une fois qu'on les a invité chez soi, il est très difficile de s'en débarrasser. Heureusement, les sorcières veillent au grain. Mais il se pourrait bien qu'elles affrontent là leurs plus terribles adversaires.
Ainsi débute « Carpe jugulum », sixième aventure des sorcières du Disque-Monde... et qu'est-ce que c'était bien ! On peut être triste, car il s'agit hélas du dernier roman du cycle à être consacré aux sorcières, mais je préfère me réjouir car, comme les cinq précédents, il est excellent.
On retrouve donc l'inoxydable Esméralda Ciredutemps, l'incorrigible Gytha Ogg, Agnès Créttine et Perdita, sa seconde personnalité, ainsi que la reine Magrat Goussedail qui n'hésitera pas à troquer temporairement sa couronne contre un chapeau de sorcière, le temps de bouter du vampire hors de Lancre. D'ailleurs, au lieu de vampire, je devrait plutôt écrire vampyre, comme ils veulent être appelés. Faisant fi des anciennes superstitions, ils sont bien plus puissants que les suceurs de sang traditionnels, et on se demande jusqu'au bout comment les sorcières vont parvenir à les repousser.
Du côté des nouvelles têtes, les Margopyr forment une famille dysfonctionnelle tordante, et leur domestique Igor a bien du mal à se faire aux idées modernistes de ses maîtres. J'ai beaucoup aimé également le prêtre Rudement Lavoine. Terry Pratchett fait partie de ces rares auteurs capable de rendre drôle un personnage qui se définit lui-même comme l'ennui incarné ! Drôle et intéressant, car les dialogues entre le prêtre et Mémé Ciredutemps seront l'occasion pour l'auteur de nous servir quelques réflexions bien senties sur la religion.
J'ai été moins convaincus par les Nac Mac Feegles, un peuple de pixies aux répliques qui ralentissent la lecture tant elles sont ardues à décrypter. Mais c'est bien la seule fausse note que je trouve à ce roman.
Un baroud d'honneur réussi pour les sorcières les plus bath de la littérature anglaise !