Me voilà bien ennuyé au moment de donner mon sentiment sur ce roman inspiré de faits réels. J'en ai apprécié la lecture, c'est indéniable, Philippe Besson est toujours aussi agréable à lire et son ton est toujours aussi juste. Il n'en demeure pas moins qu'avec ce récit d'un féminicide dont le narrateur de dix-neuf ans est le fils de la victime et de son bourreau, Philippe Besson court au devant d'un succès de librairie qui se double étonnamment d'un succès critique faisant abstraction du traitement convenu donné à ce meurtre, à ses causes et à ses conséquences. Autrement dit, Philippe Besson fait dans la facilité et les clichés abondent, même s'ils ne sont sans doute qu'un reflet de la réalité dans bien de ces cas où la violence à la fois morale et physique conduit au meurtre. La barque n'est-elle pas un peu trop chargée avec ce fils homosexuel qui réussit à intégrer l'école de danse de l'opéra de Paris au désespoir de son père qui l'aurait préféré en footballeur ? Une impression de déjà lu qui font de ce roman le moins personnel de ce que j'ai pu lire de l'oeuvre de Philippe Besson.