Plus c'est court, mieux c'est ?
"Celui qui chuchotait dans les ténèbres" est, pour résumer, la meilleure façon de découvrir l'immense Lovecraft. Ces tentaculaires monstres, ses théories du complot interstellaires et son univers à la fois terrifiant et fascinant sont autant de points de départ scénaristiques condensés dans cette nouvelle efficace bien qu'un peu lourde. Que celui qui n'a jamais lu de Lovecraft se rue tout de suite en librairie !
Sur une idée d'enquête à la base d'une simple correspondance entre un professeur de littérature et un quelconque habitant du Vermon, Henry W. Akeley, Lovecraft nous offre une aventure simple, un peu molle, mais toujours passionnante qui n'excuse cependant pas quelques facilités. On reprochera par exemple à l'auteur de débarquer avec un simple "je vais vous résumer la lettre que j'ai reçue" en faisant dicter mot à mot, à la perfection, une lettre reçue il y a deux semaines par le protagoniste principal. Certains moments sont aussi assez inutiles dans la forme, même si au fond ils servent à épaissir le mystère. Malheureusement, on comprend cela bien trop tardivement pour ne pas penser aux quelques jeunots qui lâcheront cette pourtant courte aventure au bout de deux chapitres. C'est fortement dommage, mais c'est compréhensible. Il n'empêche que celui qui chuchote le fait admirablement bien, jusqu'à réussir à nous angoisser une fois atteint le point final. Lovecraft, même dans ses plus simples oeuvres, reste un maître du genre.