Commence très bien, mais retombe aussi vite.
Au début de ce roman épistolaire, Ahmed écrit une lettre à sa mère décédée. L'écriture de cette lettre est belle, violente, raconte des choses qu'on ne dirait pas à une mère. En résumé, il lui reproche d'être comme elle, et il n'a plus goût à la vie.
Lettre suivante, Vincent à Ahmed. L'écriture est de suite moins agréable. Les tics de langage s'installent et crispent. Les mots répétés trois fois en fin de phrase, sans doute pour créer de l'émotion, sauf qu'à force, la pancarte "là faut vibrer", ça gonfle. On se dit que c'est peut-être pour coller au personnage, qui fait très loser sympathique.
Troisième lettre, Ahmed à Emmanuel, son compagnon, qu'il quitte. Ah, mais en fait le roman est antéchronologique, pas mal. Bon, c'est de nouveau Ahmed à la plume, voyons si l'écriture s'améliore... oui, un peu, mais restent les défauts de la lettre de Vincent, fait chier. Ça reste beau, mais il y a une espèce de spiralité dans l'écriture qui en anéantit la poésie.
Dernière lettre, Lahbib à Ahmed. C'est beau, c'est triste, mais définitivement j'ai du mal avec les défauts d'écriture.
Dommage, parce que niveau contenu, c'est franchement sympa. La référence à Gide n'est pas anonyme, c'est vraiment un roman de la colonisation du Maroc par la France, des jeunes gays marocains qui sont des objets interchangeables pour les Français souvent plus âgés voire pédophiles, et du Maroc qui accepte mal ses homosexuels.