Étrange lecture. Je ne dirais pas que c'est un bon roman, mais en tout cas, il ne m'a pas laissée indifférente.
J'ai apprécié le dernier tiers du roman, à partir du bal. Du reste, le roman est trop décousu, c'est longtemps un supplice. C'est dommage, parce que certains passages montrent que l'auteur peut écrire de belles choses. Le reste n'est ni loufoque ni drôle, juste barbant, on attend longtemps en vain qu'il se passe quelque chose, que l'intrigue avance. On attend longtemps la suite de l'histoire de Ponce Pilate, dont le début était passionnant. Quand elle arrive, c'est pesant et décousu, déception.
Je ne comprends pas les critiques dithyrambiques relatives à la beauté de l'histoire d'amour du Maître et de Marguerite : elle est d'un classique. Le Maître manque singulièrement de charisme. La seule scène que j'ai trouvée magnifique est la scène finale, au Mont des Moineaux.
J'ai avancé dans le roman, malgré un récit longtemps pénible, uniquement pour comprendre pourquoi il était si adulé, si bien noté sur SC. Je ne comprends pas. Certes, ce roman a un quelque chose. Mais c'est comme pour certains films : on apprécie malgré les longueurs, on se dit qu'ils essaient de faire original là où d'autres se contentent de suivre un canevas classique, mais l'on se dit surtout que c'est dommage, qu'il manque ceci et cela, qu'il y a des faiblesses à compenser, malgré la bonne volonté du réalisateur. Et qu'il faut avoir vu peu de films pour aduler, parce que quand on en a trop vus, on voit tous les défauts. Ici cela doit être la même chose.
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A partir d'ici, je résume l’œuvre avec quelques commentaires. Si vous ne l'avez pas lue, peut-être vaut-il mieux ne pas lire ce qui suit.
Très bon début avec la rencontre de Satan (qui n'est pas nommé, mais que l'on reconnaît si l'on a lu Faust - ce n'est pas mon cas, mais le roman nous l'explique plus tard) à l'étang du Patriarche puis l'histoire de Ponce Pilate, dont la narration est excellente.
Le roman retombe ensuite, cela devient très décousu : le poète du début provoque un scandale en paraissant au restaurant, est interné ; il y a une série d'incidents avec les notables du coin. Puis l'on comprend que le diable les châtie parce qu'ils le méritent : l'auteur dénonce la corruption du régime russe. C'est long et fastidieux.
Spectacle de Woland, puis l'on rencontre enfin le Maître. A nouveau Ponce Pilate, ô joie, l'on n'attendait que ça tellement le premier passage avait été bon, mais mais celui-ci est pénible, déception.
Au dernier tiers du roman, ça y est, cela devient intéressant : un bon passage avec Marguerite transformée en sorcière, reine du bal du diable. Ponce Pilate encore, le meurtre de "Judas de Carioth". Passage hélas embrouillé.
Puis Lévi demande à Woland le repos pour le Maître et Marguerite. Très belle scène de fin, onirique, où le Maître libère Ponce Pilate, le héros de son roman, de son supplice pour crime de lâcheté.