Dans une version steampunk du Londres du 19ème siècle, nous suivons Nathaniel et sa sœur de rue, Luna, qui enchaîne les larcins pour survivre dans le quartier pauvre de l’East End. Nathaniel, qui aspire à une vie meilleure et honnête, refuse de voler. Toutes les nuits, il sillonne les ruelles de la ville pour allumer les lampadaires. Quand il fait la découverte macabre d’une femme mutilée, des souvenirs d’enfance refont surface et le plongent dans les coins les plus sombres de sa mémoire.
Agathe, jeune fille naïve, quitte son foyer à la recherche de travail afin de soigner sa mère malade. Elle va être embauchée dans la famille Henwoorth, leader dans la fabrication des diamants, et faire la connaissance du fils aîné, Archibald, Don Juan aux multiples facettes.
Nous suivons également le quotidien de Frederick Abberline, inspecteur de police, dont les enquêtes nous plongent dans les côtés les plus sombres de la capitale : la mystérieuse et très convoitée drogue « S », les récents enlèvements de jeunes filles et les profanations de sépulture.
Ces trois histoires vont se rejoindre et nous faire voyager des ruelles « coupe-gorge » aux manoirs victoriens luxueux, des soirées mondaines aux tavernes miteuses où la drogue circule sous le manteau. Un thriller à cheval entre Jack l’éventreur et Barbe bleu qui ne vous laissera pas indemne.
Le point majeur du livre est l'intrigue policière qu'on suit pas à pas. De surprises en surprises, les révélations sont inattendues (de toutes mes hypothèses, je ne m’attendais pas à cette révélation finale). Il y a une bonne gestion de la tension qui monte crescendo. Les descriptions de Londres à la sauce steampunk sont bien amenées, j’imaginais très bien la ville sous l’ère Industrielle, peuplée d’animaux mécaniques.
J’ai eu cependant quelques déceptions :
Certains arcs narratifs sont amenés trop vite et ne sont pas assez travaillés. L’histoire d’amour est traitée en surface, trop rapidement et perd en crédibilité. Je ne me suis pas attachée aux personnages car je n’en ai pas eu le temps. Certains éléments ajoutés lèvent des questions qui restent sans réponses.
La thématique de la pollution est très intéressante. Quel dommage qu’elle n’ait pas été plus développée. On sent que l’accent a été mis sur l’enquête policière.
Malgré ces quelques critiques, ce roman policier tient ses promesses et l’écriture de Johanna Marines est agréable, très efficace et sans longueurs.
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