Passionné par la psychologie des soldats durant la grande boucherie, j'ai lu à peu près tout ce qui a pu être écrit sur le sujet, des Carnets de Barthas à Orages d'Acier de Jünger.
Ce livre a été un piège pour mes nuits, non seulement parce que c'est un pavé (+de 900 pages et ce n'est pas du Régine Desforges) mais parce que l'écriture est si belle, et l'histoire si poignante qu'on ne voudrait que jamais la moindre des microfictions qui agitent le livre ne se termine...
Notez bien la tentative pitoyable d'adapter ce véritable monument littéraire (et si peu connu hélas) à la forme télévisuelle... Cette bouse est à écarter, on lui préférera "La vie et rien d'autre", nettement plus dans l'esprit de ce livre extraordinaire.
Gennevoix, dans cet ouvrage, fait montre d'un talent inoui pour décrire la nature et les paysages aux alentours des abattoirs à ciel ouvert que sont les champs de bataille. Cela ne rend la tragédie que plus injuste, la mort des hommes que plus ignoble, la question de la guerre que plus absurde.
Les amateurs de récits de bataille sanguinolents ne seront pas en reste. La description médicale des blessures plaira aux amateurs de The Walking Dead...
Bref, si vous cherchez un livre qui vous fera vivre l'expérience des tranchées, la dure réalité de la vie au combat durant la première guerre mondiale, par les yeux d'un officier au verbe digne de tous les Nobel de littérature, arrêtez-vous à la case Gennevoix.