J'ai rencontré Corinne Royer avec son précédent roman "Pleine terre" où elle évoquait le mal-être des paysans français face aux normes imposées par des autorités incompétentes.
Son nouveau roman "Ceux du lac" est une sorte de continuité et s'inspire d'une histoire vraie.
Nous sommes en Roumanie dans les années 2000 et précisément aux abords de Bucarest, près d'un lac où la nature est restée maîtresse des lieux, intacte et vivante.
C'est dans cet endroit préservé que vit une famille tsigane, un père veuf et ses six enfants, cinq garçons et une fille, la petite dernière de la fratrie.
Ils vivent de peu mais fidèles à leur liberté, hors du temps et des codes d'une société formatée.
Un projet de réserve naturelle va les menacer d'expulsion.
En bref, au nom de la grande cause écologique de notre temps, un phénomène nommé "colonialisme vert", on fait table rase des autochtones.
L'Histoire se répète !!
Une nature ancestrale, vierge, sauvage, des espèces animales et des humains réunis ou un sanctuaire transformé, dénaturé, une réserve accessible uniquement au tourisme qui engendre des profits économiques ??????
Les hommes d'un côté, les animaux de l'autre.
Ce décor planté, les grandes richesses de ce récit sont la narration, les personnages, les voix de ces enfants tsiganes, leurs ressentis, leur combat précaire, leurs désarrois et leur identité.
Une musique particulière, un sujet original.
Sincérité dans cette écriture remarquable.
Une audace littéraire qui j'espère happera un grand nombre de lecteurs.
Pour ma part, captivée, conquise, charmée et extrêmement impressionnée par l'univers romanesque de ce livre, envoûtant et attaché à ma mémoire de dévoreuse de sensations livresques.