Cinq volumes déjà, mais les aventures d’Émouchet se suivent et se ressemblent : le chevalier Pandion et ses compagnons ont toujours un coup d’avance, ses adversaires peinent à exister si ce n’est de par sa bouche et, fort heureusement, le sens du verbe des Eddings redore le blason de cette saga de fantasy plutôt timorée.


Au point d’ailleurs de rendre notre lecture encore et toujours digeste, et même mieux : plaisante au possible. Il est en effet des plus jouissifs de dévorer les répliques, développement et idées lumineuses dont tout ce petit monde est capable, certes au prix d’un challenge battant de l’aile mais ainsi soit-il... ironiquement, nous avons ainsi peine à prendre au sérieux le rebondissement de fin de volume, celui-ci étant aussi imprévisible qu’inconséquent au regard des éléments préalablement exposés.


Bref, une « faille » de cet acabit semble trop grosse pour passer, mais le fait est que nous devrons nous en contenter, l’inefficacité de Cyrgon tombant sous le sens... à l’instar d’un Zalasta mis à bas : chose que nous pouvions voir venir compte tenu des innombrables indices auparavant disséminés. Néanmoins, cela ouvre dans le même temps de réjouissantes perspectives : il ne fait en ce sens aucun doute que le dernier roman ne lésinera pas en termes de savantes joutes verbales, de mise en échec jouissive d’un antagonisme détestable et, in fine, composera un dénouement mettant du baume au cœur.


Et puis bon, convenons que les prismes du politique et du religieux y sont traités avec un réel doigté, peut-être au détriment du fantastique en tant que tel : cependant, Ceux-qui-brillent (comme ses aînés) en tire une saveur toute particulière, une vision pragmatique outrepassant le désenchantement craint pour mieux nous convaincre de dévorer page après page cette arène universelle.


Une manière de dire que les Eddings auront bel et bien réalisé un tour de force avec leur paire de trilogies : outrepasser de patents défauts pour faire de l’Éosie et de la Darésie les théâtres d’aventures finement sympathiques. Place donc à La Cité Occulte, ultime chapitre avant le tomber de rideau.

NiERONiMO
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le 24 nov. 2021

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