Harry Bosch est un inspecteur de la Police de Los Angeles. Il s'occupe d'affaires anciennes non résolues dont on rouvre le dossier en espérant que les progrès scientifiques, notamment en termes d'analyse d'ADN, permettront de trouver enfin le coupable. C'est ainsi qu'il se voit confié le viol et le meurtre d'une jeune fille : la trace de sang retrouvée sur son corps a parlé. Problème : l'ADN correspond bien à un prédateur sexuel déjà condamné pour d'autres délits mais celui-ci avait 8 ans à l'époque des faits. Est-ce une erreur du laboratoire d'analyse ? Les inspecteurs en charge de l'enquête ont-ils commis une faute ? A peine a-t-il reprit le dossier qu'il est appelé sur une scène de crime. Le fils d'un des plus importants conseillers municipaux de Los Angeles a été retrouvé mort au pied d'un des célèbres hôtels de la ville. Le père de la victime souhaite que Harry Bosch mène l'enquête. Pourtant, ils se sont affrontés de nombreuses fois dans le passé...
ll m'a suffit de lire quelques pages de « Ceux qui tombent » pour me souvenir a quel point la réputation de Michael Connelly est justifiée. Il reste l'un des grands noms du polar, surtout lorsque son héros emblématique est à l'affiche. J'ai retrouvé Harry Bosch avec grand plaisir. L'accompagner dans ses enquêtes est toujours aussi intéressant. C'est efficace, réaliste, quasi documentaire et donc parfois dur, même si l'auteur, contrairement à beaucoup d'autres, ne s’appesantit jamais sur les détails morbides des scènes de crime et ne se complet pas dans la violence. Le récit ne souffre d'aucun temps mort même lorsque c'est la vie privée de l'inspecteur qui est évoquée. Il prend son rôle de père très à cœur et mesure les risques qu'il encourt dans le cadre de son métier. C'est un homme intègre, avare de paroles, un peu en marge du monde dans lequel il vit, et qui n'a qu'une ligne de conduite : « tout le monde compte, tout le monde ou personne ». Les enjeux politiques n'ont que peu de sens pour lui...
« Ceux qui tombent » n'est cependant pas sans reproches. Les deux enquêtes sont très peu liées et auraient presque pu faire l'objet de deux récits indépendants. Il y avait suffisamment de matière pour justifier un polar en deux volumes. Du coup, j'ai eu l'impression que Michael Connelly a précipité le dénouement au détriment de l'intrigue afin de terminer son manuscrit en un nombre raisonnable de pages. C'est dommage, c'était presque un sans faute...
Ce dernier commentaire ne doit surtout pas vous faire oublier l'essentiel. « Ceux qui tombent » est un excellent polar que j'ai eu du mal à lâcher. Il est cependant réservé aux plus grands car même s'il est traité de manière très professionnelle est sans complaisance aucune, le thème des prédateurs sexuels évoqué dans la deuxième enquête n'est pas des plus légers...
Enfin, ceux qui suivent les aventures de Bosch depuis ses débuts apprécieront d'autant plus le récit qu'ils y croiseront des personnages secondaires rencontrés dans d'autres romans de l'auteur et comprendront d'autant mieux l'attitude, les propos et les réactions du héros. Harry Bosh est l'un des ces personnages auxquels on s'attache au fil des pages...
Tomtom
www.surmatabledenuit.com